jeudi 29 avril 2010

Il y de ces photos qui ne bougent plus. À force d'être reproduites, agrandies, encadrées, elles ne disent plus rien. À trop les aimer, nous les avons éteintes.

lundi 26 avril 2010

l'odeur de la colle me donne envie d'éternuer quand tu tournes les pages de l'album trop près de mon visage tu vas trop vite tu ne cherches qu'une seule photo tu n'as rien à faire des autres tu cherches celle où la route m'avale tellement elle est longue de par devant et de par derrière et moi j'y suis tellement petite je n'avais que quatre ans tu me dis en tournant les pages deux à deux ton index les scindant un court instant la photo n'y est pas et moi j'approche davantage mon visage j'entends la reliure d'anneaux métalliques gémir quand tu tournes les pages des manteaux des sourires des lignes d'horizon que je n'ai pas connus

samedi 17 avril 2010

On l’a oublié au fond du jardin. Son paletot est lourd de pluie et de honte. À l’intérieur, on sert l’apéro. Du gravier et des gouttes de pluie percent ses yeux d’enfant levés vers les hauts murs qui se referment sur lui.

Qui êtes-vous ?

Ma photo
On pourrait se dire: à quoi bon continuer, la courbe ne rejoindra jamais l'axe. Moi je dis: on s'en fout. Alors, faute de mieux, je tends vers.