dimanche 27 juin 2010

tu as oublié le creux que ça t'a fait entre les côtes lorsque tu as entendu la voix de ton père hésiter une seconde de trop au téléphone tu ne te rappelles plus que la première chose à laquelle tu as pensé après qu'il t'ait annoncé la mort de ton frère est que tu n'avais pas fermé les fenêtres de la voiture et qu'il commençait à pleuvoir tu n'as aucun souvenir de la robe que tu as porté le jour de l'enterrement ni du coeur saignant que tu as accroché à ta boutonnière tu ne sais plus rien mais tu me racontes quand même comment fais-tu maman
quand tu iras au bal de la commune voudras-tu porter le bracelet que je t'ai fabriqué je sais le cuir irrite ta peau mais je crains les mains des autres hommes autour de ta taille je t'en prie noue-le à ton poignet comme aux beaux jours de nos promenades sur la lande tes bras se balançaient à la cadence des miens

vendredi 4 juin 2010

La Renault 5 était restée derrière. Tu rouspétais que si je t'avais écouté, nous n'en serions pas là, mais c'était surtout pour la forme. Au fond, ça te plaisait bien, à toi aussi, d'arriver en retard au mariage. Avant d'entrer au village, tu m'as dit :" Tiens ma guitare, je vais me rouler une clope."
Je n'irai plus me blottir sous les hydrangés de ton jardin. Ils sont malades. Leurs lourdes têtes fleuries ne courbent plus les tiges vers le sol et il n'est plus besoin de ramper contre la pierraille pour s'y glisser. Elles ont été décimées et se dressent, trop légères, vers le soleil au zénith. Que le bourreau face son office et que tu te réveilles enfin au milieu des ruines de leurs racines desséchées.

Qui êtes-vous ?

Ma photo
On pourrait se dire: à quoi bon continuer, la courbe ne rejoindra jamais l'axe. Moi je dis: on s'en fout. Alors, faute de mieux, je tends vers.